Quelle politique pour l’intégration des enfants handicapés à l’école ? | 03.03 - 15:57 |
Doubs - Haut-Doubs
Depuis une quinzaine d’années, des adultes interviennent dans les établissements scolaires français pour faciliter l’intégration des enfants et adolescents handicapés - Chaque jour, ils sont leurs mains, leurs béquilles, leur soutien qui leur permet d’aller à l’école au contact d’enfants valides et de suivre une vraie scolarité - Une présence indispensable qui malheureusement n’est pas reconnu à sa juste valeur. Ses emplois occupés pour la plupart par des jeunes diplômés BAC +2, BAC +3 sont au jour d’aujourd’hui sans avenir et placent leurs postulants dans une réelle précarité, « un réel handicap ». Payés au Smic horaire (entre 500 et 800 euros mensuel), salariés à mi temps ou a temps partiels imposés, sous formes de Contrats à Durée Déterminée, variant de quelques mois à trois ans, ces personnels précaires de l’éducation nationale expriment désormais leur souffrance et leur exaspération - « Economiquement, nous survivons » déplorent ils. Une aberration, certains d’entre eux confrontés aux multiples handicaps que rencontrent leur public, sont obligés de se financer eux-mêmes des formations pour répondre au mieux aux difficultés des jeunes qu’ils encadrent - Une situation complètement ubuesque qui démontre une nouvelle fois la totale inadéquation entre les belles paroles et idées du législateur et la mise en oeuvre des moyens disponibles. Beaucoup jette l’éponge Désabusé mais certainement pas découragé, un collectif associant l’ensemble de ces intervenants du Doubs s’est constitué et dernièrement a sollicité une rencontre auprès de la rectrice- La pérennisation des emplois, la formation, la méconnaissance de leurs missions tant au niveau des enseignants que des familles et des services de soins ont été évoqués - De nombreux problèmes abordés, qui ont certes trouvés une oreille attentive mais qui sont loin d’être résolus - Dans ces conditions extrêmes, nombreux sont ceux qui jettent l’éponge et se dirigent vers d’autres métiers davantage rémunérateurs. « La rotation du personnel est incessante » expliquent Aurore et Cathy, intervenante au Lycée Xavier Marmier de Pontarlier - Un fort « turn over » qui n’est pas sans remettre en cause la qualité de l’aide et du suivi apportés aux jeunes handicapés - « Régulièrement l’enfant ou l’adolescent doit s’habituer à de nouveaux aidants - La relation qui s’est créée est sans cesse cassée - Un éternel recommencement… Alors quand la France, ce pays du Droit de l’Enfant, va-t-elle enfin instaurer une véritable politique d’aide et d’accompagnement pour nos jeunes handicapés. |