AVS, un métier en attente
Le CPE et le suivi des élèves - Scolarisation des élèves handicapés
Ecrit par Gabrielle Lamotte
16-03-2008
Les auxilaires de vie scolaire font entendre leur voix, à la fois dans les questions au Sénat, mais aussi à travers une pétition qui circule sur le web depuis le mois dernier.
Raymond Courderc interroge: "Les AVS sont des protagonistes essentiels de la mise en œuvre d‘une accessibilité à une scolarité dite ordinaire des enfants en situation de handicap. Or, force est de constater que les AVS ne reçoivent pas dans les faits la qualification nécessaire et la gratification légitime à la réalisation de cette mission. En effet, leur formation est bien souvent symbolique et ne permet en aucun cas d'être correctement préparé à la lourdeur des responsabilités qui incombent à tout AVS. Les enfants en situation de handicap mériteraient un suivi plus professionnalisé, tant les compétences et la personnalité même de leurs AVS vont influer grandement sur la construction de leur personnalité, leur capacité à gérer leur handicap au quotidien et leur faculté à pouvoir s'intégrer normalement dans la société grâce à l'école de la République. Si la majorité des AVS font un travail remarquable, qui nécessiterait d'ailleurs une revalorisation de leur gratification, on ne peut nier que d'autres en revanche ne présentent pas de prédisposition particulière au contact avec les enfants et optent pour cette voie par "nécessité alimentaire" seulement. S'il est louable que les types de contrats proposés pour le recrutement des AVS permettent à certains publics en difficulté professionnelle de retrouver un emploi, il est en revanche dommageable que cela amème à recruter des personnes qui ne sont pas faites pour ce métier, car c'est bien d'un véritable métier dont il est ici question, et le choix de telle ou telle personne est lourd de conséquences sur la vie d'un enfant et de sa famille. Mais inversement, on peut regretter que la précarité des contrats proposés ne permette pas de pérenniser l'emploi des AVS ayant démontré leur faculté à correctement accompagner l'enfant dans sa situation difficile.
S'il se félicite de la création de 2 700 postes d'AVS supplémentaires à la rentrée 2008 ainsi que de 200 unités pédagogiques d'intégration, il lui demande en revanche quelles mesures il compte mettre en oeuvre afin d'optimiser la formation et le recrutement des AVS, tant leur mission est essentielle à la réalisation concrète de l'égalité républicaine que la France doit à chacun de ses enfants."
Thierry Repentin demande aussi une professionnalisation: "Au cours des dernières années, pour faciliter la scolarisation des enfants et adolescents présentant un handicap ou un trouble de la santé invalidant, de nouvelles formes d'accompagnement de la scolarité ont été développées. La présence de ces personnels auprès de certains de ces élèves a permis d'élargir sensiblement les possibilités d'accueil dans les établissements scolaires. Ces assistants d'éducation peuvent être recrutés sans condition de diplôme, par des contrats d'une durée maximale de trois ans, renouvelables dans la limite d'une période d'engagement totale de six ans. Bien que ces personnels aient bénéficié de formations et acquis une expérience au cours de leur période professionnelle, ils se trouvent dans l'impossibilité de pouvoir prétendre à la pérennisation de leur emploi alors que les besoins restent importants. Même s'ils peuvent prétendre aux procédures de validation des acquis de l'expérience qui leur permettront de valoriser les compétences qu'ils auront mobilisées auprès des élèves handicapés et de s'orienter vers les nouveaux métiers liés au handicap, il souhaite que soit privilégiée la voie d'une formation diplômante afin que les auxiliaires de vie scolaire bénéficient d'un statut leur assurant la pérennité de leur emploi au service de la scolarisation des enfants et adolescents présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant. En conséquence, il lui demande quelles suites il entend donner à cette proposition".
L'intérêt renouvelé des parlementaires n'est pas étranger au lancement d'une lettre-pétition lancée le mois dernier par la toute jeune UNAISSE (Union Nationale pour l'Avenir de l'Inclusion Scolaire, Sociale et Educative pour la création d'un métier qualifié d'accompagnant scolaire des élèves en situation de handicap).
Les AVS dénoncent la précarité de leur fonction, le manque de formation, les compétences gâchées et les contrats venant à échéance, non-renouvelés:
"Cette précarité insupportable nuit à la qualité du service public :
pour les élèves et leurs familles, car elle entraîne des ruptures dans l'accompagnement ;
pour les équipes enseignantes qui se retrouvent en difficultés du fait de cette rupture ;
pour les AVS et les EVS eux-mêmes, qui ne peuvent avoir accès à une véritable formation professionnelle. Chaque année, ils quittent ainsi ces fonctions sans pouvoir réinvestir les compétences acquises".
Lire et signer la pétition:
http://unaisse.free.fr/actu_petition%20intersyndicat_21fev08.html Dernière mise à jour : ( 16-03-2008 )