L'Indépendant.com Narbonne Édition du samedi 18 juillet 2009
http://www.lindependant.com/articles/2009/07/18/Narbonne-Education-Des-attaques-contre-les-eleves-les-plus-fragiles-628396.php5Education :
"Des attaques contre les élèves les plus fragiles" Jacques Bascou, député de l'Aude communique : La prochaine rentrée scolaire risque d'être particulièrement dure pour nombre d'élèves handicapés ou en difficultés et leurs familles. Aux milliers de suppressions de postes annoncées dans l'Education Nationale, viendront s'ajouter - au détriment des élèves les plus fragiles - les menaces de démantèlement des réseaux d'aides Rased et la diminution des enseignants mis à disposition des associations, même celles partenaires depuis plus de 40 ans de l'Education Nationale. Dans le Narbonnais, cette mesure a notamment pour conséquence le retrait de l'enseignant spécialisé, pourtant spécialement formé pour assurer la direction du Centre-Médico-Psycho-Pédagogique (CMPP) de Narbonne-Port-La-Nouvelle.
Par ailleurs, des enfants handicapés de l'arrondissement vont se retrouver sans leur auxiliaire de vie scolaire individuel (AVS-i) habituel faute d'une prolongation de leur contrat arrivé à terme. Le gouvernement n'a pas voulu en effet prolonger le contrat des AVS-i au-delà de trois ans reconductible une fois. Plutôt que de répondre sérieusement aux demandes des parlementaires socialistes, dont celle de Jacques Bascou, député de l'Aude, le gouvernement a préféré dans l'urgence, le 2 juillet, improviser, pour ne pas dire bricoler, une solution alternative privée. Par un amendement à l'article 30 du projet de loi « relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique » il ne sera pas possible de prolonger les contrats publics, mais de les remplacer par des contrats privés ... Cette privatisation en catimini de l'aide publique à la scolarisation des enfants handicapés, lourde à appliquer, pose dès aujourd'hui beaucoup de questions, dont celle de son financement non assuré. Elle restera surtout théorique tant que ne sera pas paru le décret d'application.
Par ailleurs, elle ne règle en rien la situation des accompagnants scolaires d'ores et déjà évincés de leurs missions depuis le 30 juin. Elle entretient la confusion entre EVS (Emplois Vie Scolaire) et AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire) et néglige la spécificité de ces derniers, en particulier les AVS-i qui aident les élèves handicapés. Elle méprise toute l'expérience professionnelle acquise par ces AVS-i et témoigne de l'incapacité du gouvernement à prévoir et à appliquer une politique claire dans ce domaine.
Autant que la question de la pérennisation et de la professionnalisation des personnels, c'est bien la problématique de l'enfant en situation de handicap qui doit être coeur du débat. Il ne s'agit donc pas d'étudier au cas par cas, comme le souhaite le ministre, la situation de tel ou tel personnel mais de savoir si le gouvernement souhaite enfin appliquer pleinement la loi du 11 février 2005 qui a reconnu l'existence d'un droit à la scolarisation pour tout enfant en situation de handicap en milieu ordinaire. Il s'agit de savoir si 4 ans et demi après le vote de cette loi, le gouvernement veut donner toutes leurs chances aux enfants handicapés.
Pour Jacques Bascou (député de l'Aude) qui a saisi le Ministre de l'Education Nationale : "L'enjeu est aujourd'hui d'assurer, globalement et non au cas par cas, la pérennité des missions des AVS. Plus largement, il convient de sortir tous les accompagnants scolaires de la précarité et donc de créer de vrais métiers d'accompagnement permettant de prendre enfin en compte sur la durée de la scolarité, les besoins d'accompagnement personnalisé des enfants et des adolescents handicapés".