http://www.tessolidaire.com/PAR_TPL_IDENTIFIANT/1061/TPL_CODE/TPL_EDITO_FICHE/1530-handicap-solidarite-insertion-sociale.htmRentrée scolaire : l'Etat manque à ses devoirs (01/09/2010)
Depuis le 20 mars 2010, la « Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées » est entrée en vigueur en France, du moins c'est ce qu'a annoncé le gouvernement dans un de ses sites (afficher)
30 jours après sa ratification par notre pays, les principes édictés par la Convention devaient donc s'appliquer dans notre pays (voir le texte intégral)
En pleine rentrée scolaire il n'est pas inutile de rappeler ceux qui se rapportent à l'éducation, résumés ici : « Les Etats assureront un accès égal à l'éducation, à la formation professionnelle, à la formation des adultes et à l'éducation permanente. Les méthodes d'éducation employées doivent inclure les matériaux, techniques pédagogiques et autres formes de communication adéquats. Les élèves qui en ont besoin doivent recevoir un soutien pédagogique et ceux qui sont aveugles ou sourds doivent bénéficier des modalités les plus appropriées de la part d'enseignants maîtrisant parfaitement le langage gestuel ou le Braille. L'éducation des personnes handicapées doit avoir pour objectif de favoriser leur participation à la vie en société, leur sentiment de dignité et leur estime de soi et d'encourager le plein développement de leur potentiel, de leur personnalité, de leur créativité et de leurs aptitudes. (Article 24) « . (cf. La convention en bref)
Il faut savoir que, à compter du 1er septembre 2010, tous les dispositifs collectifs implantés en collège et en lycée pour la scolarisation d'élèves en situation de handicap ou de maladies invalidantes sont réformés : cela a été annoncé par le ministère de l'Education nationale dans une circulaire le 18 juin 2010 (voir le Particulier)
Certes, on ne peut pas dire que « rien » n'est fait et ce sont 187 500 enfants handicapés qui sont scolarisés en milieu ordinaire à la rentrée 2010.
Mais, si l'on connaît le chiffre exact de ceux qui sont scolarisés, il est très difficile d'avoir celui de ceux qui n'y sont pas . Selon les sources, il varie de 15 000 à 40 000 !
Cependant, l'article 24 de la Convention internationale (afficher) commence par ces mots : Les États Parties reconnaissent le droit des personnes handicapées à l'éducation ». Et de préciser :
« Aux fins de l'exercice de ce droit, les États Parties veillent à ce que :
* Les personnes handicapées ne soient pas exclues, sur le fondement de leur handicap, du système d'enseignement général et à ce que les enfants handicapés ne soient pas exclus, sur le fondement de leur handicap, de l'enseignement primaire gratuit et obligatoire ou de l'enseignement secondaire ; ...
* Les personnes handicapées puissent, sur la base de l'égalité avec les autres, avoir accès, dans les communautés où elles vivent, à un enseignement primaire inclusif, de qualité et gratuit, et à l'enseignement secondaire ;...
* Il soit procédé à des aménagements raisonnables en fonction des besoins de chacun ;...
* Les personnes handicapées bénéficient, au sein du système d'enseignement général, de l'accompagnement nécessaire pour faciliter leur éducation effective ;...
* Des mesures d'accompagnement individualisé efficaces soient prises dans des environnements qui optimisent le progrès scolaire et la socialisation, conformément à l'objectif de pleine intégration. »...
Suivent dans l'article 24 de nombreuses obligations concernant les élèves ou étudiants, les aménagements, mais aussi les enseignants. Comme par exemple : « les États prennent des mesures appropriées pour employer des enseignants, y compris des enseignants handicapés, qui ont une qualification en langue des signes ou en braille et pour former les cadres et personnels éducatifs à tous les niveaux. »
On comprend pourquoi la ratification de la Convention internationale a eu lieu dans la plus grande discrétion.... Dans tous les domaines, dont celui de l'éducation, la France est loin d'en respecter les principes. Les réactions des associations en sont la preuve .
L'UNAISSE titre : « ENCORE UNE RENTREE DEPLORABLE QUI SE DESSINE !! » (afficher). L'UNAISSE y précise que « le "handicap" n'est pas un choix, la qualité de l'accompagnement du jeune en situation de Handicap en est un !! ». Et plus loin : «Le gouvernement, en maintenant ce dispositif, révèle quelle est sa conception de la scolarisation des élèves différents : celle d'enfants qui n'ont pas besoin de professionnels formés et stables pour être aidés; des précaires non formés sont bien suffisants pour accompagner des "handicapés"! »
L'APF, de son côté, titre : « Handicap : une rentrée noire ? ». On peut lire dans son communiqué : « Au-delà de cette rentrée sociale très préoccupante, l'APF espère que les élèves et les étudiants en situation de handicap ne seront pas pénalisés lors de cette rentrée scolaire et universitaire dans ce contexte de réduction des dépenses publiques à tous les niveaux. L'APF sera très attentive, notamment, aux conditions des moyens humains et matériels pour l'accueil et la scolarité de tout élève ou étudiant en situation de handicap ». (afficher)
La plus grande inquiétude tenaille bon nombre de parents d'enfants handicapés participant à la rentrée scolaire. La conjoncture n'est pas faite pour les rassurer. Quant aux milliers de familles dont les enfants sont privés de scolarisation : c'est l'incompréhension, la colère de ne pas être encore entendues !
Cela a amené l'UNCEVS a écrire : « La rentrée scolaire 2010 /201, C'est comme les soldes ............. C'est de la folie :-20 , -30, - 40 , -50 % sur les notifications MDPH ! » (afficher). L'UNCEVS dénonce ainsi "le scandale nantais"
Pourquoi donc avoir ratifié une convention, pour le respect de laquelle on ne se donne pas les moyens ?
L'éducation est un droit pour les enfants handicapés, le gouvernement a le devoir et l'obligation légale d'y satisfaire !